Le nez en l’air, l’œil balayant le sol, les murs, les arbres, tout ce qui l’entoure ; Jean-Bernard Laffitte dépeint la peinture d’un quotidien où les vestiges de vies sont gravés. Sous la caresse immatérielle de la lumière, sa curiosité aiguisée l’escorte au fil de la journée, aboutissant à une récolte de matériaux qui trouvent grâce à ses yeux. L’œil aux aguets: Son regard exercé à cette quête incessante, sous les éclairages du matin et du soir, il glane les traces des vies inscrites dans des matières élémentaires, parsemées, oubliées: graffitis, griffures, éraflures, accumulations, déchirures, débris; il recueille, récolte et entasse dans son atelier ces indices de vies, ces traces, bouts de papiers griffonnés, calligraphiés, maculés de tâches. Stockage: Après la récolte, le stockage précède le désir créatif. Jean-Bernard Laffitte se mue en compositeur, il assemble des testaments poétiques d’un vécu en réalisant la synthèse de matières marquées par l’usure du temps. La collecte des stigmates hétéroclites à la suite de ses explorations sur le terrain offre une nouvelle imagerie révélant la charge émotionnelle qui le taraude. Mariage: Comme sur les photos de mariage, Jean-Bernard Laffitte remet en scène et unit des fragments célibataires. Dans le droit fil du temps: La confrontation, les épousailles, le voyage de noces font coïncider des images fugaces, des interrogations sans aveu, des questionnements sans réponse ; Jean-Bernard Laffitte suggère des pistes d’envol pour la sensibilité, des tremplins poétiques.
Christian Huc |
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